AQUÍ OS DEJO MI ÚLTIMO POEMARIO, TRADUCIDO AL FRANCES, CORRESPONDIENTE A LA FATÍDICA FECHA de 2020, EL AÑO QUE VIVIMOS ENCERRADOS MUNDIALMENTE.
PROLOGUE
Ecrire de la poésie n’est pas toujours une fin en soi. Cela peut être
un premier pas, un second ou un troisième, mais pour mieux
comprendre , la première partie de tous ce qui viendra après. Jose
est un exemple même de ce fait. A mon avis , il est beaucoup plus
qu’ un poète , malgré qu’ il écrive et publie des recueil de poésies comme
celui-ci . Jose est un medium, un catalyseur du moment et du lieu
présent . Ses créations sont une capsule qui attendrait a celui qui , depuis
le future, nous observe, l’Europe du début du vingt et unième siècle.
Je suis de ceux qui pensent que toute personne qui écrit, se doit
d être cohérent avec son espace et avec son temps . Et ceci est
une grande vertu qu’ inclus ce livre. D’autres mouvements
et d’autres personnes nous ont précédées , et beaucoup de tout cela
a été bien, mais la civilisation ne s’arrête jamais ,
oblige notre auto observation, et raconter ce que l’on voit.
Dans ce recueil, j’ai rencontré à un Jose toujours aussi
obscure, mais avec une envie de s’amuser, d’ironiser,
et de vouloir provoquer la surprise chez le lecteur
Oscar Gallardo
TRADUCTION : Manux McManouche
Première partie . « De nulle part a partout »
Bilbao, Février 2017
J inscrit, au tournant de ma rue, « révolution social » avec
de la peinture noire que j’ai volée.
Elle me demande pourquoi j’ai écrit cela
Je lui dis que c’est quelque chose que j’ai lu.
Il ne s’est encore rien passé.
Tout est sur le point d arrivé.--------------------------------------------------------------------
10
Te souviens-tu lorsque nous étions
Bonnie and Clyde ?
Nous naviguions entre deux eaux, balbutiant en sortant
de la salle de bain.
Défaites que tu traines au coin des lèvres.
Vas y, encore une foi, frappes , et encore une fois de plus
Plus tard , Nous nettoierons
le sang . ------------------------------------------------------------------------------------------------
11
Il est plus pratique, dans le métro, s’accroupir que de
rester debout.
Cependant les conventions sociales , cependant il n y a pas
de techno dans le métro
Alors qu’ il devrait y en avoir.
C’est le printemps á Valencia , c’est la Foire du livre et non,
Nous ne sommes pas allez à l’école.
Je m’achète un livre sur Durruti. Toi, tu lis Herman Hesse
Et aussi à Nieschtze, nous sommes des têtards
mais on est pas des idiots.
Nous parcourons la Gran Via , jusqu’ au fleuve où nous fumons un pétard , et
on s’embrasse des heures durant.
Il est minuit à Bilbao et je ne me souvient de rien . Et toi ?
Te rappels tu de ce que nous ont dit ces franchouillards,
Que l´ enfer c’est nous , alors il faut arrêter de dire
que ce sont les autres.
No one is innocent
12
INCISION. Budapest, été 2017
Le Pont des Chaines, lumières agonisantes
tourbillons dans l’eau
Cabernet Sauvignon après l’holocauste
soif de vengeance et trains d´unique direction
lumières vertes, blanches, oranges voûtées
fenêtres tordues, arrondies, opaques ou étoilées
Derrière des portes sans retour, et des pleures d´êtres déchaussées
Cimetières fermés et pompiers pressés
Toujours une bière au fond du frigidaire
Quelqu´un tire sur la corde puis relâche
l’amarrage d´une histoire d’étoiles jaunes
de triangles bleus, rouges, verts, noirs…
Et des corps squelettiques.
Laissez passer les âmes dans les musées où manœuvre la mémoire.
Musique de fond,
Produite par des bateaux contre les vagues du Danube.
13
C´est juste un baisée offert aux mirages collectifs
En cherchant aux coins de rues oxydées
L´odeur de l’authentique
De ce qui peut encore être considérée
Comme authentique.
ET ÇA A UN GOUT AMER ET MOUSSANT
Et malgré tout...
La tendresse
LA TENDRESSE.--------------------------------------------------------------------------------
14
JOURS CREPUSCULAIRES
Grosses caisses, caisses claires, synthétiseurs
Verres cassés :montagne de cristaux
Et regarder les gens dans les yeux
Comme si tout était en commun, comme si tout ce qui se passait dans le monde,
Pouvait être inséré dans une cellule de chaque personne
Comme si cela pouvait être programmé
Dans chaque pores de la peau et á chaque humains.
Comme s´il surgissait , de là-bas ,de nouvelles cendres.
Même si parfois tu ne sais même plus ce qui te dégoutes le plus
Les femmes ou bien les hommes, les noirs , les chinois , les blancs.
Parfois les jours sont crépusculaires.
Savourant le gout salé de la haine ou le parfum odeur de la rage.
Des cris , des hurlements…
Des guitares déboitées ,
contrebasses terrifiantes…
Al-Russafi gémit encore en versant ses rimes
15
Spéciale dédicace aux disparus et oubliés
Jardin de la Taifa de Balensiya.---------------------------------------------------------------------------
16
LA CLASSE (SOCIAL)
Lèvres fissurées tordues , sourcils froncés
Visages déchirés par le soleil, des tranchées sous les yeux.
Je vois les compagnons marteler
Et je vois les visages affligés
A la bataille de Brunete.
Des visages hirsutes, mal rasés
Des bras qui se rompent jours après jours
Mais je vois toujours les mêmes tètes
Les mêmes corps faméliques
De ceux qui libéraient Paris
A bord d’un tank appelé Guernica.
Nés en banlieue ou des rives gauches
Ils chargent des problèmes quotidiens,
Sur des épaules défoncées.
Et je les vois elles aussi,
Fortes, décidées, joyeuses,
Même si à l’intérieur tambourinent
des éclats d´insécurités.
Et je les aperçois sous des drapeaux et des foulards
Défilant victorieuses
par les avenues de Barcelone.
17
Le fait est que je dois avoir une guerre civile
Intérieure, personnelle et extrapolable. --------------------------------------------------------------
18
CAMPANADES A LA MORT
Ta mère t envoya chercher du fil à coudre dans l’Avenue du Port
Et tu courus et tu tombas et plus jamais nous n´avons rejoués ensembles
Et je ne comprenais pas et je ne pouvais entendre
J´essayais de pleurer mais je ne pouvais pas.
Et nous n´avons plus jouer ensemble, plus jamais
nous n´avons plus rejouer ensemble, nous n´avons plus rejouer ensemble
nous n´avons plus rejouer ensemble, nous n´avons plus rejouer ensemble
plus jamais nous avons rejouer.
Je t’avais dit que j’étais sur le point d ´arriver, mon pote,
Je t´avais dit que j’apportais de la bière de blé, Mais tu es partie , tu n attendis pas.
Et après , le « Tu peux compter sur moi », et moi : « bien sûr que oui »
Mais tu n´es pas revenue et merde tu n´es pas revenue tu n´es pas revenue
tu n´es pas revenue tu n´es pas revenue tu n´es pas revenue
tu n´es pas revenue tu n´es pas revenue tu n´es pas revenue
tu n´es pas revenue et merde tu n´es pas revenue tu n´es pas revenue.
Nous devions nous rencontrer avant que je reparte
Mais finalement nous ne nous revîmes pas
Et les bières se congelèrent
Et elles éclatèrent dans le frigidaire
Et tout devint gris-neutre dans le bar Frankfurt José.
19
Et désormais on ne pouvait plus sortir trainer a philosopher
Et plus jamais on ne s’est embrassé
Ni même avec ton corps inerte !
Et merde, plus jamais nous sommes allez faire la fête
Parce que l’on ne s´est plus jamais revu Parce que l’on ne s´est plus jamais revu
Parce que l’on ne s´est plus jamais revu Parce que l’on ne s´est plus jamais revu.
Tu es partie sur ton vélo en te plaignant du trafic automobile
Et moi je riais et te disais que tu exagérais
Nous devions parlez le lendemain
Mais non , nous ne nous parlerons plus
Et nous ne parlerons de musique
Et tu es partit et je n ´ai pas pu te dire au revoir
Puis plus tard, hôpital, funérarium, enterrement
Et je n´ai pas pu vous dire adieu
Et je n´ai pas pu vous dire adieu, bordel Et je n´ai pas pu vous dire adieu, bordel
Et je n´ai pas pu vous dire adieu, bordel Et je n´ai pas pu vous dire adieu, bordel
Et je n´ai pas pu vous dire adieu, bordel Et je n´ai pas pu vous dire adieu, bordel
je n´ai pas pu je n´ai pas pu je n´ai pas pu je n´ai pas pu
je n´ai pas pu je n´ai pas pu je n´ai pas pu je n´ai pas pu
je n´ai pas pu je n´ai pas pu JE N’AI PAS PU
20
Deuxième partie. « 2 minutes de haine »
LE NŒUD COULANT
J’ai un nœud coulant qui pend en travers de la porte
J´ai un nœud coulant
Toi tu n´as rien
En travers la porte, dans le ciel, a la fenêtre
1,2,3… j´ai un nœud coulant
4,5,6… qui vient et qui me regarde
7,8,9… qui me regarde et m´étire
J´ai un nœud coulant
Dans un de mes tiroirs
Ce sont tes petites culottes
Ce sont tes chaussettes.
24
Et ils se croient poètes
Et ils se croient révolutionnaires
Ils font la révolution avec l’art
Ils font la révolution avec la poésie
Qu´ est-ce que c´est facile
Mais qu´est-ce que c´est facile.-----------------------------------------------------------------
25
Cela fait des années que je ne regarde pas la télé
Peut-être devrais-je recommencer á la regarder
Et ensuite trouver un boulot digne
Et trouver une épouse
Qui me donnera deux magnifiques enfants
Un garçon et une fille
Et comme ça, au bout de deux ans
Pouvoir me tirer une balle dans la bouche
Et enfin je serais satisfait. --------------------------------------------------------------------
26
LUNDI
Applications pour le foie
Se vomir sur les pantalons
Vote distillé par correspondance
80 images par seconde
Vieillir 3 heures dans une file d´attente
Se réveiller tout en sueurs
Caresser la violence dans ta propre chair
Déceptions qui sentent le bleu-marine
Battue de chasse à la recherche d´un bébé
Orages électriques chaque 3 minutes
La pensée inconsciente
Te fait perdre le control chaque 20 secondes
Comme si on t´agressait physiquement
Entre deux instants
Comme si toi-même, tu violais
Ton propre esprit
Le libérer, l´exploser, le fêler, et le laisser courir
Détruire les lundis avec un marteau rouillé , en acier inoxydable----------------------------------------------------------------------
27
Coincés par une hypothèque
coincés dans une relation toxique
coincés dans un idéal.
Coincés dans un fossé
coincés dans un bureau
détruits par le travail
détruits pour un objet.
Coincés coincés coincés Coincés coincés coincés
Coincés coincés coincés Coincés coincés coincés
Je ne me souvenais plus de cette sensation
COMME LA FIN CASIMENT
comme la souffrance au lever du matin
que tu préfères rêver que sortir du lit
que le réveil soit douleur
UNE IMMENSE DOULEUR
qui se répand par le coin de tes yeux
par les commissures de tes lèvres gercées.------------------------------------------------------
28
Chaque jours je retourne à une prison
Appels le comme tu veux
C´EST UNE PRISON
Les idéologies se retrouvent souillées
Par d´absurdes egos qui t´ emmènent Jusqu´a
UNE AUTRE PRISON
Merde merde merde
LAISSER MOI ÈTRE
Merde merde merde
LAISSER MOI EXISTER
Merde merde merde
JE N´AI PAS LE CHOIX.------------------------------------------------------------------------
29
Arrêtes de m´imposer tes valeurs
Arrête de me rabâcher ta morale
Celle de gauche, celle de droite
dépendants d´une opinion
dépendants d´une substance
dépendants de tous ce qu´ils disent
dissidents de la mediocritée
dépendants de voir si tout est réel ou pas
en pleurant des bouteilles sur le sternum
dépendants du compte en banque
du sourire de l´ami
de qui est qui
de celui qui n´est rien
dépendants des marécages
fractales brutales
dépendants d´une obsession.
30
Tu n´aimes pas mes distractions
tu n´encaisses pas mon destroy
admets-le
admets-le
TU N´AIMES PAS COMMENT JE SUIS
Admettons-le
admettons-le
NOUS N´AIMONS PAS NOTRE PRISON
Admettez-le
admettez-le
NOUS N´AIMONS PAS CETTE VIE
CELA S´APPEL ALIENATION
31
La moitié des gens
ne sont pas intelligents
un tiers sont moitiés débiles
toujours préoccupés
de ce qui va arriver
Du calme , il n´arrivera
Rien de transcendantal
toujours dépendants du superficiel
la question n´est pas
d´être un adolescent
votre position
N´EST PAS BEAUCOUP MIEUX
Vies sérieuses
Vies en esclavage
Fils de putes qui défend le maitre
Et qui dénonce l´esclave.
32
TROISIEME PARTIE. Le printemps des coups
Quelque part entre 2018 et 2019
Appuis sur le bouton
Parles-moi de football, Robocop .
nous croyons que c´est
un abîme extérieur
que l´exil est une sorte
de déserts et on avance confiants
en nos bourreaux quotidiens
á chaque coup de cœur
á chaque cour de yoga
déserts et abîmes
qui s´ouvrent dans ton ventre
séance de psychologie á 100 balles
pour que ta drôle de classe
salariée européenne
puisse crier
POUR QU´ELLE PUISSE CRIER
les déserteurs et les falaises
seulement nous prouvent que
nous ne nous sommes pas trompé.
37
En marchant sur la Gran Via
Blanche de gelée
Un bruit de moteur déchainé
Des gémissements qui furent
Á un moment de belles paroles
les regards attentifs
deviennent des visions louches
je me cache entre
des édifices bureaucratiques
en rêvant que saute le carrelage
BILBAO est une grande prison
ses brumes entre les montagnes
sont ses murs de vigilance
des métaux tordus tout autour
en sont les barreaux rouillées
38
LES NON-LIEUX
Parfois je rêve éveillé
Je me promène dans les non-endroits
Calques urbains
proprements brulés
je rêve que j´entre dans le Corte Ingles
de la Gran Via de Bilbao et je me réveille
dans le Corte Ingles du centre de Valencia,
juste à temps pour une manifestation antifasciste
avec les grognements gutturaux sur le trottoir d´en face.
Parfois je pleure des morceaux de ferraille
Des morceaux de sel
Parfois je vomis des cristaux
Et je sniffe du bois pourris
Parfois je me réveille dans le Lidl de Zabalburu
Et je sors par le Lidl de Neukölln
Et je rêve de serpents De tombes ouvertes
De photographies effacées par l´oubli Sur une vielle tombe usée.
Parfois ,je passe le temps á traverser la poissonnerie
du marché de la Ribera
En espérant ressortir par le marché
du port de Bangkok.
39
Parfois je grelotte
Parfois je cris
Parfois je chie
Parfois je chlore
Et odeur de mort.
40
AUSHFART (Routes d´Europe, printemps cannibale 2018)
De longs câbles électriques
sur des tours de métal géantes, apparaissent.
D´obscures grues de construction
Nous regardent dans les yeux
D´immenses embouteillages circulatoires
Les routes prisent par les camions
La marchandise par-ci , par-là
D´un pays á l´autre Traversant des nations
En les unifiant , en les fondant , en nous plastifiant
D´immenses structures comme méthodes de control
Qui semblent caresses, embrassades et sourires
Des champs verts et des arbres qui se transforment En épouvantails.
Des cieux de marbre
Silhouettes découpées
De la lumière partout
Péages ponts poids-lourds
Horizon d´hyper-réalité
AUSHFART AUSHFART
Indications symboles publicités numéros
Des agents de l´ordre stressés Flairant dans le vent
Des colonnes de post humains
Jusqu´a nulle part.
41
La nuit tombe, les lumières de la ville
Laissent deviner du Jazz sous le tramway.
Par la fenêtre d´un non-endroit en Suisse
Je remarque comme d´invisibles aiguilles
Minuscules maux
Qui vont se planter autour
De mes yeux océans.
C´est peut-être de la fatigue, c´est peut-être de la tristesse,
Mais il me manque l’éclat d´un ver luisant
Les poignées de mains a pleines doigts
Les rires s´élevant jusqu’ au plafond
Le faisant vibrer pour ne pas le rompre
IL Y A PARFOIS DES MOMENTS QUI SONT COMME SI
LES PLAFONDS N´EXISTERAIENT PAS
Parfois et seulement parfois, on perd la tête
Poursuivant des sourires , en se serrant les chatouilles
En zigzaguant nos vies adultes.
Et parfois, toujours parfois, on se regarde
A s´en traverser l´iris
Comme si je pouvais te pénétrer le cerveau .
42
À quel moment avez-vous commencés à tout merder ?
Je veux savoir á quel moment
Au moment de vous marier ?
Lorsque vous prépariez des plans économiques ?
Lorsque tu es parti de la maison ?
Lors de vos cris stridents ?
J´aimerais savoir comment tout changea dans ta tête
Et comment as-tu permis qu´elle roula sur le sol ?
Tout fut prémédité ou bien tu le sentais venir ?
J´aimerais savoir á quel moment avez-vous commencés à tout merder ?
De quelle manière sucrées, tu passas de m´apprendre à faire des cerfs-volants,
á construire des châteaux de l´enfer.
De m’attendre á la porte de l´école avec ce regard …
á fabriquer un mensonge de vie .
je veux savoir
tout est parti en couilles
Á quel moment ?
43
Chercher un livre pour tout Buenos Aires
Me rencontrer encore une fois á Blasco Ibañez á Valencia
Entrevoir á Louis Ferdinand Céline dans un marché aux puces
Me retrouver dans un café libertaire á Istambul.
Chercher un disque précis dans toutes
Les boutiques de musique de Kreuzköllln .
Chercher des yeux, des lèvres, un sourire
Des jambes et leurs façons de marcher
Qui me rappellent l´odeur de l´amour éternel :
Celui-Là qui même si tu changes les visages
EST Á JAMAIS L´INTENSITÉ
Chercher une paire de bottes á Bilbao
Poursuivre á William Blake pour Barcelone
Rechercher a un groupe de rock pour tout Budapest.
Découvrir des choses
Pour celui qui cherche
Pour celui qui parfois, trouve.
44
Parfois je suis soulevé
Par une rage incandescente
Comme si de par-dessous la terre
Se levaient des mineurs de fonds et des putes mortes
Et par les couloirs du cloaque
En bas , tout en bas
Te hurlent les syphilitiques, les tuberculeux.
D’autres fois c´est plus simple :
Tu voulais seulement sauter dans le fleuve
Et ne faire qu´un avec ce courant en crue
Comme si tu partais entre les mustangs sauvages.
En tous cas, ce qui est certain
C´est que j´aimerais être enterré entre tes omoplates
Et que ma tombe soit ton sourire
Et que la terre par-dessus moi
Soit toute ta violence.
Que tes jambes soit mon linceul.
45
Où êtes-vous muses de l´enfer ?
Ah bien sur… en enfer !
Où êtes-vous virtuoses de la musique ?
Ah bien sur… enfermés dans vos locaux de répétitions !
Où êtes-vous putes
Qui êtes les seules qui ont les ovaires
D´affronter un dimanche
En défonçant vos talons-aiguilles sur les trottoirs
Comme des fourmis mangeant du ciment
Il n’y a personne dans la rue avec cette pluie
Mais vos porte-jarretelles d´acier
Défis tout
La force de l´esclavage
Parce qu´il n´y a pas plus bas
Et de là-bas, tout est toujours
PAR EN HAUT.
46
MAIGRICHONNE…
Des yeux plus grands, plus vivants, plus larges
Je ne pourrais trouver
Une bouche tellement humide
Un rire tellement de jeune femme
Le savoir embrasser.
Maigrichonne…
Je ne sais pas ce qui se passe
Tes jambes me désorientent
Lorsqu’ on les mélanges sur un matelas
Comme si nous n´étions pas cloués au sol
Du calme… Ikea n´a toujours pas inventé le ciel.
Maigrichonne…
Les dimanches sont assassins
La pluie est un poignard
Et mon balcon transpire
Un mal á l´aise paisible seulement en apparence
Maigrichonne…
Pourquoi as-tu cette commissure au coin des lèvres
Qui est le fossé du transcendantal ?
47
VIANDE CRUE
Mon pépé et mon papa
L´année qu´ils travaillèrent
Et ne furent pas payés.
La grève, inévitable.
Joyeuse année 1980
Crises des années 80.
Papa, manges la viande.
Non,…, pour les enfants
Les enfants doivent grandir.
Des regards vers l´infinie.
Et moi, juste de grands yeux sur un visage
Je regarde maman
Pourquoi, pas, argent ?
Je n´aimais pas cette viande
Elle était mauvaise, plein de nerfs
Comme les estomacs de mes parents.
Cela me faisait une boule.
Ma sœur pleure, elle ne veut pas de cette viande
Ça lui fait une boule.
Mon père regarde vers l´infinie
La main tordue dans la bouche.
48
LA GLOIRE OU LA MORT
Non, n´avances plus
Non, arrêtes toi
TU TOMBES
Le précipice est doré
Il est métallique, il est coupant
C´est une chaine bien graissée
Qui mord dans ta hanche.
Les édifices s´écroulent
Nos convictions sont en cendres
Et désormais tu n´es plus un gamin
Même les chiens t´appellent monsieur
LE MONSIEUR DE L´ABIME
Les morts,
Il restera toujours les morts,
Les morts,
Pour les vivants
ET TON RIRE
Celui-là est á perpétuité.
49
C´était de merveilleuses ruines
Un jour j´ai compté jusqu´à 14 « A » de anarchie avec son cercle.
C´était réinventer les rues
Où tu te sentais en sécurité
Dans une ville en flammes.
C´était des milliers de murs
C´était 8000 sons
300.000 discours
C´était un apprentissage inoubliable
Je ne pensais pas á cette époque
Que ce serait aussi énorme.
C´était un tourbillon cannibale
Nous nous dévorions avec les mots
Notre manière d´agir
Avec une éthique droite
Qui finit par se courber.
Depuis, plus rien ne fut aussi clair.
Peut-être l’âge, peut-être les principes
Jamais des murs n’ouvrirent autant de brèches
Jamais un slogan ne fut tant terriblement perpétuel.
50
Jusqu´au centre même des entrailles
Jusqu’à nos pas
Qui nous faisaient tourner en rond.
51
AFORISMES DE POIVROTS
1-
Dans la vie il y a tellement
De peintres et d´artistes médiocres…
Comme Hitler…
Peut-être qu´ils devraient se consacrer
Au génocide.
Peut-être que ça fonctionnerais mieux pour eux.
2-
Vous vous en prenez aux Juifs
Mais vous oubliez les Noirs
Et les Chinois
Et á Céline
N´oubliez pas á Céline et
Le voyage au bout de la nuit.
3-
La poésie est l´estomac
L´essai est le cerveau
Et le roman est le bas-ventre
52
4-
Rimbaud
Nous aimons Rimbaud
Ah, Rimbaud ! Quel type !
Rimbaud titrait
Une saison en enfer
Une seule saison ?
Sérieusement ?
Et après ça, ça trafique
Avec des armes, des putes et des esclaves.
Ah, bien sur
Une saison au paradis
53
Prométhée enseigna la révolution
Dans des fanzines, je coupe je colle
Prométhée apporta la chaleur
En branchant un radiateur de 125 watts
Pour le bien de l´humanité
Oh Prométhée , qui nous a appris
Le feu lent des recettes véganes !
Maintenant Prométhée est attaché…
Par une chaine á un tuyau.
LE SYSTÈME, parce que les dieux N´EXISTENT PLUS
LE SYSTÈME, parce que GOTT IST TÖT !
LE SYSTÈME a appris aux corbeaux
Comment lui dévorer le foie.
Chaque matin il se régénère
Lors de la première bière
Chaque soir les corbeaux dinent
DU FOIE FRAIS.
54
Cela faisait longtemps que tu ne savourais plus
La ville au printemps
Que m´assaillaient les odeurs
Des fleurs d´orangers sauvages
Des parcs de la ville.
Ne succombes pas aux couchés de soleil
Bleu, fuchsia, ou jaunis.
Ça faisait longtemps que tu étais partit
Même si tu n´étais pas vraiment partit
Tu ne pouvais pas vraiment partir
Tu le sais á chaque crise matinale
Qui t´offre un souvenir, une absence
Tu as appuyé sur le bouton de la nostalgie
Et maintenant le vent souffle à fond.
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55
QUATRIEME PARTIE- « SEPTEMBRE NOIR
Été 2019 entre Athènes et l´abime du fleuve.
Ce n’est pas aussi facile qu´il y est une pulsion de mort.
Le Thanatos est-il si accessible ?
Est-ce que le Héros est le plus compliqué ?
Ce n’est pas aussi facile
qu´il y est une pulsion de mort
C´est le néant
Conjuguez-le avec les non-valeurs
Avec le tout
Avec le rien
Avec tous
Sans personne.
59
L´abime est quotidien
Arrêtez de mentir.
Soyez sincères, s´il vous plait
Sommes-nous réellement le vide ?
Un regard vers l´avant
Sans regarder derrière ?
Sans regarder personne ?
Personne ne nous précède, non ?
Ni Marx, ni Nietzsche, ni Freud
Seulement un rire bête, dans la nuit,
dans la rue pleine de verres brisés,
qui nous fait oublier le lundi
ou tout le reste
60
Très souvent je m´endors rapidement
Mon subconscient se masturbe
Dans une grande explosion imaginative.
Très souvent dans les rêves
Je vie toujours où je veux, comme je veux,
Avec qui je veux.
Et nous continuons à être ensembles
Et vous, vous n´êtes pas partit avec Caronte.
Je suppose que c´est pour cela
Que parfois je m´endors rapidement.
Parce que dans ce tourbillon transdimensionel
Il n´y a pas de factures, il n´y a pas de dettes,
Vous êtes là tous ceux que j´aime
Vous êtes là toutes celles que j’ai aimées
Et nous vivons ensemble une expérience surréaliste
Une aventure d’une autre dimension.
Se réveiller parfois est difficile
Parce que c’est une autre histoire.
61
L’AMOUR EN 30 ÉTAPES
on se regarde. Attraction.
Nous nous parlons. Chatouilles.
Nous rions comme des idiots.
Rendez-vous, on se touche. Bisous.
On se rencontre. Je t’attends.
On fait l’amour.
Jusqu’au prochain rendez-vous.
Nous faisons l’amour 80.000 fois.
Nous dormons. Je te caresse les cheveux.
Nous nous caressons dans chaque recoin.
Nous faisons des plans d’avenir. On fait l’amour.
Nous jouons sexe.
Nous sourions. On rit. Manège.
On voyage. Nous volons. On marche dans la rue main dans la main.
On se noie chacun dans la vie de l’autre, inexorablement.
Frictions. Désaccords.
On ne peut plus se voir.
Je ne t’attends pas.
On ne s’appelle pas.
On se distance.
Je ne le supporte pas.
Pleures. Abimes.
Je ne peux pas tenir debout.
Autodestruction. Plus de larmes.
On se rencontre. Vomissements verbaux.
Nous obstinons á la douleur.
Puis on relâche.
Nous commençons á marcher comme un enfants de 2 ans.
Nous nous regardons.
On parle.
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63
Tout va tellement rapidement dans ce monde…
Même les maisons n’existent plus
Ni le murmure des rigoles d’irrigation…
Aujourd’hui je suis allé dans un parc des alentours pour pleurer.
Avez-vous une idée de l’effet que produit
Un homme adulte en uniforme de travail
En train de chialer comme une madeleine ?
Et pourtant je me cachais,
Mais les gens regardaient.
Comme si on avait perdu la guerre.
je suis extrêmement désolé, les gens.
On á perdue la guerre.
Et c’est surprenant que l’on te dise
Souris, gamin.
Si, il faut sourire
Et aussi il faut savoir pleurer.
Laisser tomber les cristaux en éclats
Sur de pauvres sols requalifiés
Laisser ton âme rompu, aux coins des rues des villes
Loin des banques et des sociétés.
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64
Les cris des adolescents
Plein d´hormones
On ne les comprend pas.
C’est difficile d’écouter
C’est difficile de s’exprimer
Quand personne ne lit
Quand personne ne voit
Des cris déchirés
Pour des oreilles dégoutées
65
Je me rappel d’un type
Qui criait d’une façon exagérée
Quand les flics chargeaient.
Celui qui en fait trop
J’avais honte pour lui
D’autres auraient appelés ça stratégie
Il en faisait trop.
IL FAUT SAVOIR ETRE EN BAS
Même si on t’insulte
IL FAUT SAVOIR VIVRE LE FOND
Pour pouvoir apercevoir la sortie
POUR ETRE COMPLET LA BAS EN HAUT.
66
L’été est terminé
Et toi avec.
L’hiver arrive
En attendant à bras ouvert
La chute dans les abimes.
Qu’elle dure jusqu’au printemps
Et que l’automne soit bouillante.
68
Nous sommes des imbéciles
Qui se laissent séduire
Par un emballage.
CADUQUE
FAUX
TOXIQUE
Nous sommes des idiots
Qui se laissent séduire
Par un emballage.
ATROPHIÉ
SUPERFICIEL
FASCISTE
Avec le nom de n’importe qui.
69
Merde, quartier de Exarquia en Grece
Je ne veux pas retourner
dans la merde.
Des rues sans trottoirs
Des édifices sans fenêtres
État affaibli
Police destruction.
Musique rebétiko
Des punks aux coins des rues
Menace de violences
Des impacts dans les murs.
Socrate se lève
Hérodote m’observe
Embrassades, amis
Ne pas revenir en arrière.
Merde, Exarquia
Lâche-moi une minute
Ne me laisse pas regarder derrière.
70
Le Christ carillonne là-bas tout en haut
Dieu a délimité l’espace-temps
Quand en principe il est infini
Qu’il n’a pas de limites.
Les cloches sonnent
Elles sonnent désacordées
C’est la fin d’une époque
C’est la fin d’une histoire
C’est le fleuve en furie
Plein de poubelles.
Ce sont les coins de rue
Qui ne disent plus rien
Ce sont les ponts
Qui ne s’écroulent pas.
Ce sont les trahisons
Ce sont les tentatives
Que tout semble cohérent.
De ne pas nous perdre
Lorsque tout est perdu.
Mesurer la cohérence
Pour le rien
Pour Nagasaki
Pour Utoya
Les pôles se dégèlent
Dans ta putain de nuque.
71
DOULEUR
Tu me pourries
DANS LA RUE
Il n’y a personne
Ils t’ont vendue
Tout est pourri
ANYWAY
Tu es en train de chercher une putain de tekno-rave
Qui te fermera la tête une bonne fois pour toutes,
Parce qu’elle s’ouvre quand tu ne t’y attends le moins
…et se met á vomir.
C’est l’épanchement cérébral
De tes pensées parasites.
C’est comme si tu déjeunais
une guillotine.
C’est ce vide
Profond
Vide, creux
Salaud
C’est ton estomac
Quand tu te lèves 73
BOLINTXU
Nous marchions de pas fermes
Entre l’épaisseur
Verte, marron
Le bruit des cours d’eau
Je suivais ton regard
Et descendait jusqu’à ton sourire
Et on se souriait
En avançant
La chienne courrait
Dans chemin
Plein de feuilles sèches.
Nous arrivions à la cascade
Pour nous dénuder
Avec le sourire.
Et puis après,
Bilbao s’est écroulé.
72
Hermétiques musiciens de l’électronique musiciens hippies Hollandais groupes de post punk d’Europe du Canada de Usa anarco- véganes britanniques réfugiés Kurdes et Syriens raveurs de Valencia poètes du Cantabre et de Biscaye anarco- syndicalistes de Leipzig de Hambourg de Berlin radicaux nationalistes de gauche passés d’âge papes de Podemos et ses dissidents militaires disque les squatteurs du monde unissez-vous joueuses de cornemuses américaines avec accents andalous bavardes féministes activistes et inconscients pères et mères entrepreneurs de l’image artistes á la recherche du mot peintres et video- créateurs……………………………………………………………………………..
………………………………………………….et après , la folie
LE VIDE
L’HABITUDE
TRADUCTION : Manux McManouche